Publié le 20.10.2022 | Texte: Amélie Poirel

En Flandre occidentale, la commune de Wevelgem s’est engagée à rendre ses centres plus vivants. L’un d’entre eux, Gullegem, au croisement de trois routes principales et à proximité immédiate de Courtrai, cherche effectivement à s’affirmer. L’association momentanée des architectes Dierendonckblancke, VELDHUIS et des paysagistes OKRA remporte le premier prix de la procédure en Open Oproep pour repenser Gullegem. À travers la création d’un nouveau centre de rencontre et une attention poussée pour l’aménagement des berges du ruisseau Heulebeek attenant, le projet se veut résilient.

L’ancienne commune, devenue en 1977 une section de la commune de Wevelgem, est fortement marquée par un zoning industriel. Une situation qui fait suite à son passé ancré dans l’industrie du lin pendant les années 1930. Cet appel à projet est une aubaine pour Gullegem, lui offrant l’occasion de trouver une identité plus en lien avec les préoccupations actuelles.

Afin de dialoguer avec l’échelle du village, deux volumes distincts sont juxtaposés pour accueillir le centre de rencontre. Dans un juste équilibre avec l’église, l’édifice s’abaisse tout en conservant une vue élargie sur le Heulebeek. Majoritairement constituée de briques rouges, la nouvelle façade s’inspire du contexte bâti environnant et de ses matériaux.

Le centre de rencontre contribue à l’animation de la place. Voué à recevoir de multiples événements, il fait évidemment preuve de flexibilité. Son prolongement à l’extérieur par un long auvent tisse le lien entre les deux volumes et fait la transition entre intérieur et extérieur. Les passants traversent cet espace abrité, s’arrêtent, se rencontrent. La place devient alors accessible par tous, jeunes et moins jeunes. C’est la nouvelle place du marché hebdomadaire, capable d’accueillir les festivités locales mais également les rencontres spontanées. La mobilité douce est favorisée par le biais du STOP-principe, où la priorité est donnée au piéton grâce à une expansion des chemins piétonniers et des pistes cyclables.

Une particularité régionale est la présence du ruisseau Heulebeek. Ses berges nécessitent une réflexion car ce dernier déborde régulièrement de ses rives et inonde les villages alentour. Grâce à la proposition lauréate, le ruisseau reçoit l’attention qu’il mérite. Son lit est prolongé jusqu’au centre de Gullegem près de l’église. Ses contours sont retravaillés pour offrir la possibilité de s’approcher de l’eau et trouver un endroit où se reposer tout en gardant leur aspect sauvage. L’accent est mis sur la biodiversité avec la mise en place d’une séquence liant le parc provincial Bergelen, le Ruban vert et le centre-ville. Il en découle un habitat propice à la faune et la flore tout en permettant de mieux gérer l’eau de pluie.

C’est une véritable rénovation paysagère du centre du village qui est proposée, grâce à l’aménagement des berges du Heulebeek, la création d’une nouvelle place centrale vivante et la construction d’un nouvel édifice voué à ses habitants. Par le prolongement d’un élément naturel, on recrée du lien social tout en répondant aux contraintes du climat. Le projet démontre une vraie réflexion sur l’échelle de l’intervention. Au-delà de la volonté sociale, il répond aux exigences climatiques, favorise la mobilité douce et un espace public inclusif, tel qu’on en souhaiterait davantage.

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