Le cycle de conférences ACROSS donne la parole à des architectes provenant des quatre coins de la Belgique et ayant fondé leur pratique durant ces dix dernières années. A l’occasion de cet échange, qui se déroulera à Anvers et à Liège, les orateurs abordent leur expérience de la pratique et les contextes physiques et sociaux spécifiques dans lesquels ils travaillent.
La prochaine conférence sera donnée à Anvers le 19 novembre par Martiat + Durnez Architectes. Voici, en avant-goût, quelques réflexions livrées par le bureau liégeois.

A+
Dans ce premier cycle ACROSS, vous constituez le seul bureau francophone implanté et actif en Wallonie. Cela impacte-t-il votre pratique de l’architecture?

Sibrine Durnez
Notre localisation n’induit pas une démarche particulière, sinon celle d’être liée à un contexte, quel qu’il soit. Nous revendiquons une pratique, pas une appartenance autre que celle de praticien. Notre travail est ancré dans le concret. Au final pragmatique puisque nous visons l’acte de construire. Cependant, nous sommes venus à l’architecture par le plaisir et la liberté créative que la discipline peut comporter. Nos projets démarrent et sont caractérisés par ces notions, desquelles nous essayons de dégager un équilibre.

La taille de notre bureau est volontairement restreinte: nous travaillons actuellement, à nouveau à deux, principalement pour garder la main sur l’ensemble de chaque projet. L’équipe se complète si cela est nécessaire, s’associe selon les projets. Nous aimons dessiner jusqu’au détail. Ne pas déléguer est un luxe (paradoxalement aussi, une lacune) que nous nous offrons dans les difficultés de ce métier. Pour nous, il n’y a pas de tâches ingrates, que ce soit la réalisation de maquettes ou le dessin de détails.

François-Xavier Martiat
La dimension artisanale est très présente dans notre pratique. Nous avons un nombre restreint de commandes par an et nous demandons généralement aux maîtres de l’ouvrage du temps, ce qui nous permet de pousser les projets dans les détails. C’est une approche qui caractérise notre pratique. Si notre production peut apparaître très constante, nous recherchons en fait davantage le sur mesure. De même que le travail de la matérialité, liée à la conception. Nous demandons des honoraires qui nous permettent de poursuivre sous cette forme. Nous apprécions également la collaboration avec les entreprises qui travaillent ‘à l’ancienne’, avec qui nous pouvons mettre au point des solutions personnalisées, durables dans le temps.

A+
Comment cela se traduit-il dans vos projets?

Sibrine Durnez
Nous tentons d’éviter tout ornement ou approche temporelle qui pourraient rendre anecdotique l’architecture. A chaque relecture du projet, nous requestionnons pour ne garder que l’essentiel.

François-Xavier Martiat
Nous recherchons surtout un côté intemporel, élémentaire. Par exemple, pour le projet PAB, dans une petite maison mitoyenne en ville, les maîtres de l’ouvrage souhaitaient retrouver un espace dans le jardin. Nous avons démonté l’angle de l’annexe, prolongé la façade arrière avec un châssis et créé un patio. C’est une intervention volontairement restreinte, dans sa forme et sa transcription.

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Infos pratiques

19 novembre 2015, 20.00h
Langue: anglais / néerlandais
Foyer Bleu – Vlaams Architecturinstituut deSingel

Réservation obligatoire

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