Jan Liesegang (raumlabor)
Construire le moment présent

Fin des années 90, animés par un même idéal – rendre les espaces publics plus conviviaux et plus humains -, les architectes Markus Bader, Jan Liesegang, Christof Mayer et Andrea Hofmann fondent raumlabor. Avec la vision utopique des années 60 et 70 en toile de fond, ils se focalisent sur des projets susceptibles de bénéficier à la société et d’augmenter la qualité de vie. Depuis le mois de septembre, le bureau berlinois oeuvre aussi dans notre pays, dans le cadre de la Triënnale Brugge 2018: Liquid City | Vloeibare Stad. Le projet sur lequel ils travaillent, House of Time, s’est installé dans le centre-ville, dans un site reprogrammé et activé en un lieu de rencontre et de production pour et par les jeunes. Nous avons rencontré Jan Liesegang.
La deuxième édition de la Triënnale de Bruges va bientôt démarrer. Pour le parcours d’architecture et d’art contemporains, vous avez proposé le projet participatif ‘House of Time’. C’est un projet artistique assez atypique. Comment est née cette idée ?
Jan Liesegang : Il y a à Bruges une tension très intéressante entre les habitants et les millions de touristes qui visitent la ville chaque année. Comment fait-on, en tant que ville, pour conserver son caractère historique sans sacrifier la qualité de vie ? Avec notre projet, nous voulions faire quelque chose pour la communauté locale, plus précisément pour les jeunes brugeois qui cherchent encore leur place dans la société. Nous voulions que, avec leur participation, House of Time soit un lieu de rencontre ayant une résonance artistique mais leur offrant aussi l’opportunité d’être eux-mêmes et de s’ancrer dans le moment présent. À notre époque, il arrive tellement de choses en même temps dans notre vie qu’on a tendance à reporter, comme si on attendait constamment le bon moment.
Vous avez visité Bruges pour la première fois en 2016. Comment êtes-vous tombés sur le site de House of Time et pourquoi l’avoir choisi ?
JL: Le centre historique de Bruges est très beau, mais presque trop parfait. Durant la visite, nous guettions sans arrêt un élément ou un événement perturbateur, qui démonte un peu cette image nostalgique de la ville. Pour House of Time, nous cherchions un non-lieu, qui permette de créer un nouveau scénario. Nous avons finalement choisi un site industriel abandonné, au nord du centre historique, en bordure du centre-ville, où les touristes se rendent rarement. Nous pouvions ainsi redéfinir le lieu à petite échelle et, en partant de là, offrir une autre vision de la ville.
Envie de lire la suite ? L’article sera disponible dans le guide du visiteur distribué lors de la conférence !