Un empilement de vues
Hannibal advertising, Roulers — Rohm + Maister
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À la lisière de Roulers, entre les champs, la zone industrielle et le quartier résidentiel, se trouve un jardin d’été ceint d’un mur, où poussent de nombreux arbres. À la fois anomalie de l’endroit et réminiscence du passé, ce lieu a tellement interpellé les gérants d’Hannibal advertising qu’ils ont décidé d’y établir leurs bureaux. C’est pourquoi ils se sont adressés au bureau d’architectes Rohm et au bureau créatif Maister, avec une demande précise : concevoir un bâtiment qui, tout en respectant l’environnement spécifique, affiche l’audace qu’on attend d’une agence de pub.
Pour épargner les précieux arbres présents sur le terrain, l’équipe a conçu un empilement compact de trois niveaux construits. Le bâtiment, qui occupe la quasi-totalité de la largeur de l’étroite parcelle, isole la partie publique située à l’avant du jardin clos qui se trouve à l’arrière. Le long du mur historique du jardin, la végétation existante et celle fraîchement plantée flanquent le sinueux parcours allant du parking et de l’entrée jusqu’au bâtiment. Une allée en béton lavé, elle aussi sinueuse, chemine jusqu’à la sculpturale porte d’entrée – une porte coulissante arrondie en inox réfléchissant, menant à Hannibal.
L’aspect fermé du socle en plaques de béton brut percé d’ouvertures minimales contraste avec l’ouverture des deux étages. Sur les façades transversales, deux murs-rideaux en aluminium anodisé dominent les jardins et le paysage, et offrent aux passants un avant-goût de l’univers publicitaire. Ils sont enserrés entre deux façades latérales en béton massif, prolongation du socle. Au dernier étage, une terrasse en encorbellement fait sortir le programme de son empreinte. Flottant au-dessus du mur du jardin, elle crée une séparation par rapport à l’espace de travail, tel un cadre en béton entourant la vue sur les champs et les arbres à côté du bâtiment.
La robustesse industrielle de l’extérieur se poursuit à l’intérieur : sur fond de béton de différentes teintes, les architectes ont imaginé des placards en panneaux de bois, des rideaux brun-gris, des menuiseries en bois ou en aluminium, et surtout de chaleureux accents jaunes. Par ces interventions minimales, l’intérieur répond de manière optimale au souhait de l’agence publicitaire de créer un lieu plutôt brut aux détails raffinés.
Le socle se distingue de la superstructure tant par sa conception que par sa disposition. Le rez-de-chaussée est un agencement de pièces qui se déploient autour d’une cuisine et d’un espace de rangement centraux. Des cloisons mobiles ou des rideaux permettent de fermer les pièces afin de les utiliser de manière autonome. Chacun de ces endroits offre une vue spécifique sur la nature environnante. Les deux étages de bureaux, quasi identiques, sont conçus en miroir autour d’un vide central qui, dans l’esprit du concept, fait uniquement le lien entre ces deux niveaux. Les bureaux paysagers destinés au personnel sont installés le long des murs-rideaux. Les salles de réunion et espaces de travail fermés, quant à eux, sont groupés derrière des placards. Cette configuration crée également des vues diagonales dans le plan rectangulaire des étages. Dans les façades latérales massives, les baies de fenêtres offrent des vues toujours changeantes sur la ramure des arbres et sur le lointain.
Ce volume simple prend ainsi l’allure d’une collection de vues surprenantes. Par leur conception, le bâtiment, le fonctionnement interne du bureau et surtout l’environnement se révèlent de manière progressive.